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Sunday, 23 November 2008

Major Discoveries Around the Blue Diamond of the French Crown


La découverte récente d’une réplique historique en plomb du mythique diamant bleu, dans les collections du Muséum national d’Histoire naturelle, a permis la réédition exacte en réalité virtuelle puis en zircone (matériau imitant le diamant) de ce joyau royal, volé à la France en 1792. Les résultats de ces travaux, menés par François Farges1, chercheur au Département Histoire de la Terre du Muséum, sont publiés dans le volume 165 de la Revue de Gemmologie.

Redécouverte d’une réplique historique
L’étude d’un modèle en plomb d’un grand diamant, découvert récemment dans des fonds anciens de la collection de minéralogie du Muséum, a permis de montrer qu’il s’agissait du mythique « diamant bleu de la Couronne », pesant 69 carats et d’un bleu foncé exceptionnel. Connu seulement grâce à deux gravures imprécises, ce joyau reste à ce jour le plus grand et le plus beau diamant bleu jamais découvert.
Grâce aux dernières techniques du laser et du numérique, le diamant a pu être recréé numériquement. « Le diamant bleu redevient ainsi le chef d’oeuvre de l’art lapidaire baroque français, grâce à sa symétrie d’ordre 7, qui fut d’une très grande complexité à tailler. Chef d’oeuvre presque oublié depuis son vol en 1792, le diamant montre une « rose » centrale qui brille tel un soleil. Est-ce un symbole désiré par le Roi-Soleil lui-même ? » se questionne François Farges, à l’origine de cette découverte. À cette occasion, le grand insigne de l’ordre de la Toison d’Or de Louis XV a également pu être reconstruit sur ordinateur, montrant le grand diamant bleu en son centre. Ce chef d’oeuvre absolu de la joaillerie baroque fut crée en 1749 mais disparu définitivement lors du vol des Joyaux de la Couronne en septembre 1792.

Le « diamant bleu de la Couronne » est-il le diamant « Hope » volé et retaillé secrètement?
Parallèlement à l’étude numérique du diamant, François Farges et son équipe internationale ont mené une véritable « enquête policière » pour comprendre l’histoire de ce diamant disparu en 1792. Ainsi ils ont découvert, dans les archives du Muséum national d’Histoire naturelle, qu’un certain Charles Achard, donateur du plomb et joaillier à Paris, a laissé l’indication que le diamant français aurait été possédé par son client « Mr Hoppe de Londres ». Il devient alors possible d’envisager qu’Henry Philip Hope a acquis le diamant bleu français après son vol en 1792. M. Hope aurait ainsi été impliqué dans la retaille du diamant bleu sous sa forme actuelle, le diamant « Hope »: un sacrilège à commettre pour empêcher la France de recouvrir légalement le joyau volé!

La comparaison numérique du plomb du « diamant bleu de la Couronne » avec celui du diamant « Hope » (gracieusement communiqué par la Smithsonian Institution de Washington où il est actuellement exposé) démontre comment le diamant français a vraisemblablement été retaillé entre 1792 et 1812. Suite à cette retaille « catastrophique », le grand diamant bleu français a perdu sa magnifique taille ancienne, dite en « rose de Paris » et pas moins de 23,5 carats! Une réédition exacte du « diamant bleu de la Couronne » a été réalisée par Scott Sucher, lapidaire et spécialiste mondial des répliques des grands diamants historiques. Cette réplique sera exposée au public dès 2010 dans la salle du Trésor de la Galerie de Minéralogie et de Géologie du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris. D’ici là, le plomb et sa réplique vont rejoindre le diamant « Hope » à Washington pour une rétrospective spéciale sur ce diamant.

En plus du grand saphir de Louis XIV qui n’a pas été volé en 1792, le Muséum national d’Histoire naturelle de Paris possède désormais les répliques du « diamant bleu de Tavernier » et du « diamant bleu de la Couronne », taillées dans des monocristaux de zircone bleue.

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